Marrakech : Misez sur le Murano !
On oublie que Marrakech est une destination sympa. Trop de riads, trop de people, trop de touristes, les urbains chics en quête d’authenticité ont déserté la ville rouge. A trois heures de Paris, la quatrième ville du Maroc est pourtant une destination idéale pour un citybreak ensoleillé, mais à une condition : oublier la Medina, les souks, les calèches, les restos et les bars branchés et s’offrir un week-end sans nuage (le climat est une vraie bénédiction) dans un hôtel de rêve. Encore faut-il que celui-ci soit à la hauteur de l’enjeu…
Ouvert en 2008, le Murano de Marrakech remporte haut la main notre casting des plus beaux hôtels de Marrakech. Situé dans la palmeraie, à l’écart de la ville, ce resort de luxe mélange avec le talent que l’on connaît – celui de Jérôme Foucault, créateur des hôtels Murano et Kube à Paris – l’architecture marocaine traditionnelle et le design contemporain. Bien que réinterprétés, tous les codes du Murano sont là : cheminées, canapés Chesterfield (revisités en transats au bord de la piscine), volumes XXL (les lits mesurent 2m x 2, 20m, les oreillers sont les plus grands qu’on ait jamais vu), voilages blancs, salles de bains bicolores, design son et lumière. La couleur, chère aux établissements du groupe (blanc au Murano Paris, rouge et noir au Kube Paris, bleu au Kube Saint-Tropez), est de mise ici aussi. Rouge, bien sûr !
L’entrée du Murano Marrakech cache bien son jeu et respire la sobriété. Sols en pierre, murs et canapés couleur crème, fenêtres et portes en bois noir, l’illustration parfaite du design à l’état brut. La coupole et son lustre grand siècle et l’ambiance sonore aussi design que le décor sont juste assez présentes pour remplir l’espace du grand salon à peine meublé. Les tables nues et les cendriers argentés finissent de nous éloigner des poteries marocaines et des éternels plateaux en étain. La réception fonctionne comme une sorte de sas pour permettre au visiteur de laisser hors de l’enceinte de l’hôtel les images éculées d’un pays figé dans la tradition et préparer son immersion dans le Maroc du 21ème siècle, moderne, contemporain, avant-gardiste.
Au premier regard, on comprend que le Murano Marrakech est un lieu éminemment réfléchi sur le plan visuel, parfaitement scénographié. Les bâtiments traditionnels (façades en briques rouges et fenêtres en ogive) sont les invités comblés de l’immense parc de 3 hectares, superbe écrin de verdure au cœur de la palmeraie. La fameuse palmeraie de Marrakech, si belle, si convoitée, semble avoir retrouvé son âme aux pieds des mille palmiers récemment plantés à la demande de la sœur du roi. Oasis dans l’oasis, le jardin du Murano et ses centaines de palmiers, d’oliviers, d’orangers et de mandariniers sont à l’image de l’état d’esprit qui règne ici. On réalise ce que va être notre séjour : être bien, ne manquer de rien.
Le personnel, jeune et enthousiaste, semble s’amuser de notre félicité. Le sourire est de rigueur sans être forcé, l’ambiance décontractée n’enlève rien à l’intimité des résidents. Chacun s’active entre les allées pour répondre au moindre désir et combler les appétits. Le petit-déjeuner buffet, qui se transforme en brunch le dimanche, est à la hauteur de sa réputation auprès des Marrakchis : crêpes, pancakes, œufs brouillés, jus d’orange frais (tellement bon que l’on croirait les oranges directement pressées sur l’arbre) et viennoiseries croustillantes s’accompagnent d’un café lui aussi excellent. Vers midi, l’appel du Gris (le vin rosé local, léger et très frais) vient ponctuer la matinée passée au bord de la piscine. Le déjeuner se prend dans le jardin à l’ombre des oliviers. On hésite entre la salade Caesar (anchois frais, tomates cerises, parmesan et sucrine hachée menu), le tagine d’agneau aux abricot et noix et le couscous au légumes de saison, délicieusement diététique. Le service à la carte se prolonge tout au long de la journée, de 11h à 23h.
La couleur est l’un des éléments central du décor. Les matins sont blancs, la journée azur et les nuits écarlates. Lorsque la nuit tombe sur le Murano, la piscine flamboie. Le grand bassin andalou revêtu de céramique rouge cerise, pas si évidente le jour, fait monter la tension et semble prendre la relève du coucher de soleil qui vient de s’éclipser dans la palmeraie. La chaleur de la journée s’offre une pause dans une ambiance lounge étudiée, une alternative parfaite à la multitude des bars et restos branchés qui essaiment en ville. Si vous y tenez, l’hôtel met à votre disposition une navette pour aller faire la fête à Marrakech, sans oublier de vous communiquer les adresses qui font le buzz du moment. En ce qui me concerne, une sortie éclair en taxi pour faire le tour de la ville et des endroits huppés confirme mon sentiment : le bonheur est dans l’hôtel.
Au nombre de 18, les chambres du Murano Marrakech sont disséminées dans de petits riads qui ont chacun leur piscine privée. Grandes, claires, aérées, super équipées (télévision LCD, lecteur DVD, dstation Ipod, machine à café Nespresso, etc), rien ne manque, ni le mini bar fort bien achalandé, ni les produits d ‘accueil à l’huile d’argan, ni les djellabahs revisitées en peignoirs. La literie est ultra confortable, la terrasse agréable et le room service impeccable. Mention spéciale aux plafonds sculptés peints en blanc. L’initiative est osée, mais le résultat est superbe… La signature du plus bel hôtel contemporain du Maroc.
Tarifs : chambre à partir de 180 euros la nuithoostamagazine.com
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