Kelâat M’gouna: Du festival aux premiers pas de l’industrialisation de la rose
Kelâat M’gouna: Du festival aux premiers pas de l’industrialisation de la rose Plus de 80.000 ha produisent plus de 35.000 tonnes par anHuit unités de distillation et trois usines animent la filièreAugmenter la productivité, améliorer les circuits de commercialisation,… les gros défis
Plus de 80.000 ha produisent plus de 35.000 tonnes par an
Huit unités de distillation et trois usines animent la filière
Augmenter la productivité, améliorer les circuits de commercialisation,… les gros défis
Près de 35.00 tonnes de roses ont été produites cette année, dont une douzaine est séchée par les agriculteurs au niveau local. Une pratique qui permet aux producteurs de vendre le kilogramme à environ 60 DH. S’ajoute à ces bons indicateurs, l’augmentation du nombre des unités de distillation
L’ambiance a été bon enfant le week-end dernier à Kelâat Mgouna. En effet, la population fêtait son produit fétiche: la rosa damaskina, source d’une économie de terroir assez fructueuse. Le Moussem local qui célébrait son 49ème anniversaire a constitué un prétexte de fête. Des milliers de visiteurs nationaux et étrangers étaient également de la fête. A Kelâat M’gouna, l’olfactif a repris du service, le temps d’un festival.
Cette année, la saison s’annonce sous de bons auspices. Les pétales parsèment la route reliant Kelâat M’gouna à Boumalne Dadès. Sur la route, des jeunes garçons offrent aux visiteurs des colliers de roses à des prix variant entre 5 et 20 DH.
La majorité des femmes en costume blanc ou noir, des jeunes habillés pour l’occasion et des hommes en djellabah prennent très tôt le chemin du centre ville, là où tout le monde attend le défilé, en particulier le char de la Miss Rose. Malheureusement pour eux, cette année les organisateurs ont préféré annuler cet épisode des festivités, particulièrement en raison de la situation et des chamboulements dans le monde arabe. Toutefois, au programme sont prévus d’autres activités avec notamment des troupes folkloriques de la région.
Outre l’aspect festif, les commerçants de Kelâat Mgouna tirent grandement profit de ce rendez-vous annuel. Une opportunité économique rare, soulignent-ils, puisqu’ils ont la possibilité de présenter les produits fabriqués à partir de la rose: savons, produits cosmétiques, huiles, shampooings ou bouteilles d’eau de rose. Un «shopping» devenu un rituel pour presque tous les visiteurs. Certains d’entre eux ne ratent pas cette occasion pour entreprendre le lendemain un trekking au niveau du massif de M’goun. Là, le produit est dédié uniquement aux plus tenaces.
Pour cette année, la campagne semble être satisfaisante, par rapport aux récoltes précédentes. Près de 35.000 tonnes ont été produites cette année, dont une douzaine est séchée par les agriculteurs au niveau local. Une pratique qui permet aux producteurs de vendre le kilogramme à environ 60 DH. La superficie cultivée atteint, elle, environ 80.000 ha.
S’ajoute à ces bons indicateurs, l’augmentation du nombre des unités de distillation, huit actuellement, et la mise en place d’une troisième usine opérationnelle à partir de cette année. Pour cette saison, le prix du kilogramme a atteint 15 DH contre les 7 et 8 DH il y a quelques années. Avec ce nouveau prix, la commercialisation prend ainsi une autre allure, à la faveur d’une concurrence entre opérateurs qui aspirent à booster notamment leurs exportations. «Avec un niveau de 15 DH, les produits des agriculteurs commencent à être mieux valorisés, la concurrence ayant joué un rôle important dans ce cadre. Maintenant, le défi est celui d’augmenter la production et la productivité», indique Mohamed Oumlouk, président du Conseil municipal de Kelâat Mgouna et du syndicat des communes de la Rose, collectif de cinq collectivités locales.
La commercialisation reste également le point faible de la filière. «Le prix de vente actuel ne correspond aucunement aux prix du marché national ni international », tient à préciser un agriculteur. Certes, plusieurs initiatives sont entreprises pour encourager les jeunes promoteurs à la création de petites unités de distillation de l’eau de rose, mais cela reste encore insuffisant.
De notre correspond
Aziz Rachidi
More details Visite : www.leconomiste.com
Cette année, la saison s’annonce sous de bons auspices. Les pétales parsèment la route reliant Kelâat M’gouna à Boumalne Dadès. Sur la route, des jeunes garçons offrent aux visiteurs des colliers de roses à des prix variant entre 5 et 20 DH.
La majorité des femmes en costume blanc ou noir, des jeunes habillés pour l’occasion et des hommes en djellabah prennent très tôt le chemin du centre ville, là où tout le monde attend le défilé, en particulier le char de la Miss Rose. Malheureusement pour eux, cette année les organisateurs ont préféré annuler cet épisode des festivités, particulièrement en raison de la situation et des chamboulements dans le monde arabe. Toutefois, au programme sont prévus d’autres activités avec notamment des troupes folkloriques de la région.
Outre l’aspect festif, les commerçants de Kelâat Mgouna tirent grandement profit de ce rendez-vous annuel. Une opportunité économique rare, soulignent-ils, puisqu’ils ont la possibilité de présenter les produits fabriqués à partir de la rose: savons, produits cosmétiques, huiles, shampooings ou bouteilles d’eau de rose. Un «shopping» devenu un rituel pour presque tous les visiteurs. Certains d’entre eux ne ratent pas cette occasion pour entreprendre le lendemain un trekking au niveau du massif de M’goun. Là, le produit est dédié uniquement aux plus tenaces.
Pour cette année, la campagne semble être satisfaisante, par rapport aux récoltes précédentes. Près de 35.000 tonnes ont été produites cette année, dont une douzaine est séchée par les agriculteurs au niveau local. Une pratique qui permet aux producteurs de vendre le kilogramme à environ 60 DH. La superficie cultivée atteint, elle, environ 80.000 ha.
S’ajoute à ces bons indicateurs, l’augmentation du nombre des unités de distillation, huit actuellement, et la mise en place d’une troisième usine opérationnelle à partir de cette année. Pour cette saison, le prix du kilogramme a atteint 15 DH contre les 7 et 8 DH il y a quelques années. Avec ce nouveau prix, la commercialisation prend ainsi une autre allure, à la faveur d’une concurrence entre opérateurs qui aspirent à booster notamment leurs exportations. «Avec un niveau de 15 DH, les produits des agriculteurs commencent à être mieux valorisés, la concurrence ayant joué un rôle important dans ce cadre. Maintenant, le défi est celui d’augmenter la production et la productivité», indique Mohamed Oumlouk, président du Conseil municipal de Kelâat Mgouna et du syndicat des communes de la Rose, collectif de cinq collectivités locales.
La commercialisation reste également le point faible de la filière. «Le prix de vente actuel ne correspond aucunement aux prix du marché national ni international », tient à préciser un agriculteur. Certes, plusieurs initiatives sont entreprises pour encourager les jeunes promoteurs à la création de petites unités de distillation de l’eau de rose, mais cela reste encore insuffisant.
Contre le stress et les dépressions nerveuses
Grâce à sa Rosa Damaskina (nom latin), Kelâat M’gouna permet au Maroc d’être classé parmi les trois premiers pays producteurs au monde de cette plante hybride, après la Bulgarie et la Turquie. Rares sont ceux et celles qui savent que la rose de Damas, plante appartenant à la famille des rosacées et à laquelle est dédiée le Moussem et le festival de Kelâat M’gouna, présente, outre ses aspects socioéconomiques, plusieurs vertus thérapeutiques et cosmétiques.
A la faveur d’un climat subsaharien et frais en même temps, et d’un sol peu alcalin, pauvre en humus et d’une teneur moyenne en azote, la «rosa damaskina» y trouve toutes les conditions favorables à son développement. Selon les experts, son essence de rose est recommandée en cas de troubles liés au stress (insomnie), aux tensions et dépressions nerveuses en tant que sédative. Elle agit aussi comme un tonique pour les problèmes cardiaques et pour une meilleure circulation sanguine. Outre le fait qu’elle sert de solutions aux problèmes du foie, d’estomac et d’utérus, l’essence de la rose régule l’appétit et soulage les spasmes gastriques et les nausées. Son efficacité est confirmée pour les dermatoses, les plaies, les couperoses, les gingivites et les aphtes. Quant aux usages cosmétiques, l’essence de rose est utilisée en tant que crème hydratante, anti-âge, et pour les lotions, savon. Mais, l’usage le plus important reste l’exportation de l’essence de rose aux plus grandes parfumeries internationale (Opium de YSL, Jicky de Guerlain…). Et ce n’est pas un secret que cette essence sert aussi aux besoins de pâtisseries ou de confiserie.
Que peut-on donc extraire de cette rosa damaskina ? Il y a d’abord l’hydrolat de rose. Il s’agit de l’eau de rose produite par hydro-distillation. Cela signifie que la vapeur traverse la plante et se trouve ensuite condensée et refroidie, pour qu’enfin elle puisse donner l’eau florale. Le deuxième produit est l’huile essentielle de rose. Cette dernière est produite par hydro-distillation. Elle surnage au dessus de l’eau florale. Pour l’extraction, on utilise le dioxyde de carbone supercritique. L’absolue de rose, quant à elle, est extraite à l’aide d’un solvant Hexane ou Propylène Glycol.
Destinées à un public averti et connaisseur, elles séduisent les créateurs de parfums et de cosmétiques. Les absolues, matières odorantes naturelles, sont des substances précieuses de grande qualité. D’ailleurs, les rendements extrêmement faibles expliquent leurs prix très élevés. Et enfin l’essence de Rose qui est le plus important produit, étant donné sa valeur matérielle et pécuniaire. Les spécialistes indiquent que l’appellation «Essence» est consacrée uniquement aux agrumes. Il s’agit du concentré extrait par pression à froid de l’écorce du fruit mais non pas la fleur. Pour avoir un kilogramme d’essence, il faut disposer d’environ cinq tonnes de pétales.
De notre correspond
Aziz Rachidi
More details Visite : www.leconomiste.com
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